Né au coeur d'un système gravitant autour de la musique et du son, Sinclair n'a pas tardé à se faire remarquer pour ses trajectoires audacieuses. Dès son premier album en 1993, il s'impose sous le soleil avec des compositions irrésistibles, dans lesquelles il joue de tous les instruments, agglomère toutes ses influences et attire les talents. Sa vitesse de rotation est déjà remarquable et va aimanter jusqu'à aujourd'hui un public nombreux et en phase...

Cette énergie qui éclabousse les scènes, il la tient des vibrations qui ont baigné son enfance et adolescence : Sly Stone sort en 1969 son album « Stand ! », Stevie Wonder sort en 1976 le double « Songs in the key of life », Prince débarque en 1978 avec « For you », tous les trois sont des compositeurs, multi-instrumentistes, maniaques du son et du studio certes, mais surtout de formidables mélodistes capables de faire se lever les foules avec trois petites notes idéalement posées. Le secret, c'est le groove, ce petit nuage d'incertitude qui tourne autour de la pulsation, qui la précède un peu, qui fait décoller les morceaux et les corps avant que l'on n'ait pu comprendre ce qu'on faisait les bras levés debout sur la table !

Sinclair enchaîne les concerts, cisèle ses albums, précise sa direction : il s'assume comme l'un des fils bondissants de la grande Chanson française qui, de Trenet à Bécaud, de Johnny Hallyday à Matthieu Chedid, n'a pas grand chose à apprendre outre-atlantique en matière de voltage. Au fil des années, il touche avec succès à la musique de film, se décide à partager sa passion en étant jury de l'émission Nouvelle Star, ou bien en produisant d'autres artistes.

Une dizaine d'albums plus tard, Sinclair retrouve la scène et l'énergie de ses débuts. Avec un nouveau groupe de six membres, il vient revisiter tous ses chapitres avec le regard de la maturité. Sur la scène d'Aubagne pour le Concert de la Fête des mères, il s'apprête à offrir à son public un superbe dessert plein de tendresse, de soul et d'émotions, avec des reprises épicées et de gros éclats de funk dedans. Comme les idoles qui l'ont nourri, Sinclair sait que les vrais artistes ont besoin de ce contact quasi charnel pour se ressourcer. Sa musique n'a pas pris une ride et l'époque a plus que jamais besoin de ses vibrations positives.